Le pervers narcissique est apprécié PAR SON ENTOURAGE, en dehors de la relation qu’il a avec sa victime. Il est bien souvent admiré et s’adapte à son environnement, il peut être extrêmement séducteur et usera de tous ses moyens pour plaire. Pour cela il utilise son langage. Bien qu’au début de la relation il soit très habile pour séduire sa victime, ses paroles enjolivées deviendront progressivement une arme aussi forte que des blessures physiques. Il en usera pour détruire, menacer et culpabiliser toute personne susceptible de réveiller en lui sa faille narcissique.
Sa violence passe donc avant tout par la parole. Une parole qui est invisible par l’entourage de sa victime.
Il manipule les mots afin de détruire. Sa victime est son souffre-douleur. Il lui insuffle le chaud et le froid afin de vérifier sa toute-puissance en utilisant des stratégies qui ne permettent pas à la victime de s’échapper. Il s’assure de façon bien calculée de son emprise pour l’entrainer dans un climat délétère.
Sa communication est paradoxale, il va détourner la parole comme les circonstances. Il joue avec les éléments extérieurs pour manipuler son entourage afin de justifier ses passages à l’acte et ses dévalorisations. Il peut se positionner lui-même en victime ou donner des leçons. Tout cela lui sert à créer les circonstances qu’il reprochera ensuite à sa victime, pour l’assujettir. En la faisant douter avec des informations contradictoires, en utilisant aussi son entourage il l’empêchera de prendre de la distance, de penser et réagir sainement.
Le pervers narcissique ne peut contenir ses pulsions, le passage à l’acte lui permet de les évacuer vers l’extérieur. Il est conscient et sait que ce qu’il fait est répréhensible par la loi, donc, pour passer à l’acte, il va devoir dénier l’origine et la portée de ses actes et faire supporter à l’autre ce qui devrait être sa propre culpabilité. La réalité et les angoisses qu’elle génère sont déniées tout comme les conséquences de ses actes. Quand le pervers narcissique est démasqué, il trouvera toujours un moyen de prouver que sa victime l’a conduit à abuser d’elle. Que son acte n’est qu’une conséquence de son comportement ou de ce qu’elle est, fait, ou représente, tout simplement…
« Le pervers narcissique, souvent à l’instar de sa victime, souffre d’une faille narcissique, c’est à dire, d’un manque de confiance en lui et en son image. Il n’a pas pu trouver de reflet suffisamment bon dans son enfance pour se rassurer et se construire. Pour compenser, il développe une image démesurée de lui-même. Ainsi, cohabitent en lui, paradoxalement, une faible estime de soi liée à son chaos intérieur, et une haute idée de son image qui lui conviendra de maintenir à tout prix, en sur-jouant son personnage ou en dévalorisant les autres ».
Jean-Charles Bouchoux
« Il prend sans rien donner. Le pervers narcissique ne doit rien à personne, cependant, tout lui est dû ».
Paul-Claude Racamier.
Le futur agresseur sait repérer une fragilité narcissique chez sa victime, manque de confiance et d’estime de soi Il profite d’une faille narcissique chez sa victime, pour la soumettre. Par ses critiques il devient « détenteur » de l’image de sa proie.
Le pervers narcissique contrôle sa victime. Pour cela il va l’accuser de tous les maux dont elle n’est pas coupable, l’isoler de son entourage et de tous ses repères relationnels, lui faire croire qu’elle est déséquilibrée et la tenir sous son emprise. Celui-ci est peu dans le ressenti ou pas du tout ; ce que vit sa victime n’est pas son problème et, au contraire, peut être une source de jouissance pour lui. Le pervers utilise sa victime comme un miroir dont il retire les bons aspects et vers lesquels il projette ses mauvais penchants.
La perversion narcissique se situe au croisement de la folie et de la névrose. Le pervers se sent structurellement accompli grâce à ses passages à l’acte, il est à l’abri tant qu’il conserve une victime pour se décharger.
Souvent la victime ne peut plus agir rationnellement. La victime subit l’agression, la violence, la dévalorisation puis paradoxalement sa séduction, ne lui permettant plus de réagir sainement. Toute logique devient caduque, elle perd tout repère.
Pour s’en sortir, elle aura besoin de l’entendre de la bouche d’un tiers.